Episode 42 - Prisca Thevenot: "J'aimerais faire du service national universel un passage républicain pour tous"
Description
Des violences policières, un manque de reconnaissance, un accès au monde du travail parfois bouché… Fin juin dernier, en France, une partie de la jeunesse se soulève avec fracas.
Moment choisi par le gouvernement pour introniser Prisca Thevenot au poste de secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel. La nouvelle secrétaire d’État prend ses fonctions juste après la mort de Nahel et les émeutes qui s’en sont suivi. Immédiatement, Prisca Thevenot se saisit de son bâton de pèlerin pour aller écouter ce que les jeunes ont à lui dire : "C’était une violence inouïe parfois commise par des jeunes de onze ans sans revendication. Ils ont le sentiment d’être administré sans être responsabilisé. La crise sanitaire, l’environnement et la guerre, présente sur notre continent, deviennent de grands défis." À la tête du Service national universel, elle ambitionne de leur inculquer des valeurs. "Il s’agit d’un engagement sur un temps fort où on apprend à passer du temps avec soi, entre soi et avec l’autre. Les jeunes y apprennent à devenir des acteurs des défis qui sont les nôtres avec l’aide d’associations locales. J’aimerais en faire un passage républicain pour toute une génération." Franco-mauricienne, Prisca Thevenot s’étonne que certains cherchent à opposer les cultures : "À Maurice, il y a un fort attachement à la France et à sa culture. On est sans cesse en train d'opposer des racines et leur histoire. La première question qu'on me pose n'est pas comment je m'appelle, mais d'où je viens. Quand on est né en France, c'est assez blessant. Il faut aller au-delà de cette maladresse pour ouvrir l'univers des possibles."